La carte postale en question
La carte postale est porteuse d’un triple message, incarné dans l’objet, l’image et le texte comme trois formes/normes de témoignage.
Objet ordinaire, banal, la carte postale est, en théorie de la communication, un médium. Elle s’inscrit dans une histoire de la technique : la technique photographique, la technique industrielle de l’imprimerie, une technique commerciale attachée aux produits culturels, la technologie du courrier. La carte postale est indissociable de cette massification de la communication. Au début des années 1910, on produit chaque année en France, environ, 800 millions de cartes ; et malgré la révolution numérique, il s’en envoie encore annuellement 74 millions. C’est cette production industrielle qui assure à la carte postale une si large présence dans les fonds iconographiques.
À travers la photographie, ou tout autre procédé de création ou de reproduction de l’image, le recto des cartes postales a permis une représentation des territoires dans leur profondeur. La moindre petite commune, le moindre édifice, y compris des bâtis très modestes, ou la moindre coutume y sont figurés. Ils constituent aujourd’hui les traces d’un patrimoine monumental, mais aussi d’un petit patrimoine dont la carte postale est parfois la seule image à notre disposition.
Enfin, le message se prolonge au verso dans l’écriture de nos vies, une écriture de l’intime, non cachetée comme un post de réseau social, et parfois réduite à quelques formules type ou expressions simples, considérations sur le lieu, la météo ou les activités. Si la carte postale a été un lieu d’expérimentation littéraire pour de nombreux auteurs, comme Georges Perec qui y voit un révélateur de l’infra-ordinaire, elle ouvre la voie, lorsqu’elle devient patrimoniale, à cet infra-ordinaire d’hier et contribue à mettre en récit une micro-histoire.
La carte postale, un patrimoine vernaculaire
La carte postale interroge en somme un patrimoine vernaculaire. La collecte, la conservation, la médiation, en même temps qu’elles attribuent à cet objet un nouveau destinataire : le collectionneur, le chercheur, le curieux, lui accordent une nouvelle fonction : elle passe d’un objet souvenir à un objet mémoire. L’objet acheté le plus souvent par le voyageur pour lui-même ou pour partager avec ses proches, à la fois souvenir de l’autre (« je pense à toi ») et souvenir du lieu et du moment devient l’image d’un espace et/ou d’un vécu partagé par une communauté.
Enjeu de la journée
Le but de cette journée d’étude est de montrer la diversité des champs thématiques de la carte postale : paysagère, touristique, ethnologique, humoristique, muséographique, publicitaire… et, au regard de cette diversité, les contraintes de traitement, pour les professionnels du patrimoine, d’un objet qui, par nature, est un objet de masse. Nous souhaitons également mettre en évidence la dimension sociale et affective de la carte postale, en posant la question des relations interpersonnelles qu’il est aujourd’hui possible de créer, à travers cet objet patrimonial.
Programme (en cours de construction)
- 9h15-9h45 : Accueil café
- 9h45-10h00 : Mot d’accueil, par Christelle Petit, responsable du département Documentation régionale et Dépôt légal, Bibliothèque municipale de Lyon et Laurent Bonzon, directeur, Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture
- 10h00 - 10h30 : Conférence introductive, par Marie-Ève Bouillon, chargée de mission photographie, Archives nationales de France
- 10h30 - 11h00 : La carte postale et le musée, par Kim Timby, historienne de la photographie, enseignante à l'École du Louvre
- 11h00 - 11h15 : Questions
- 11h15 - 12h15 : Table ronde autour de la gestion, du signalement et de la diffusion des cartes postales, avec Isabelle Caron, responsable du dépôt légal imprimeur Rhône-Alpes, Bibliothèque municipale de Lyon ; Émilie Dreyfus, responsable du service Conservation & Patrimoine, Médiathèque Jean-Jacques Rousseau (Chambéry) ; Jean-Francois La-Fay, responsable du secteur conservation numérisation iconothèque, Archives départementales de la Loire ; Dominique Vergeade, présidente, Éditions Pastre.
- 12h15 - 13h45 : Pause déjeuner libre
- 13h45-14h30 : Pitchs avec Bruno Mayorgas, responsable du fonds patrimonial, médiathèque le Trente (Vienne), Lionel Mancier, administrateur bibliothèque numérique, médiathèque de Tarentaize (Saint-Étienne), Mireille Servettaz, archiviste-iconographe, archives municipales d'Annecy
- 14h30-14h45 : Questions
- 14h45-15h15 : Les cartes postales de Michel Butor, par Pauline Basso, doctorante en littérature française au sein de l'équipe Handling, université catholique de Louvain, et Adèle Godefroy, photographe et enseignante à l’université Claude-Bernard de Lyon
- 15h15-15h30 : Questions
- 15h30-16h : Les quartiers prioritaires de la politique de la ville et les cartes postales, valoriser le territoire, par Renaud Epstein, professeur de sociologie à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye.
- 16h-16h15 : Questions
- 16h15-16h30 : Conclusion, par David Cizeron, coordination culturelle, département Documentation régionale et Dépôt légal, Bibliothèque municipale de Lyon
Informations pratiques
Mardi 19 novembre 2024 de 9h15 à 16h30
À 9h15, l'entrée se fait par la porte Vivier-Merle
Bibliothèque municipale de Lyon - Site Part-Dieu
30 Bd Marius Vivier Merle
69431 Lyon Cedex 03
Entrée libre sur inscriptions via le formulaire ci-dessous
Attention, vous ne recevrez pas de réponse automatique de confirmation, mais votre inscription sera bien prise en compte. Un mail comportant les informations pratiques vous sera envoyé une semaine avant l'événement.