Une "nation de lecteurs"

La lecture tient encore une place privilégiée parmi les loisirs des français : 90% des sondés déclarent avoir lu un livre au cours des douze derniers mois, 89% au format papier, 19% au format numérique, pour une moyenne de 16 livres dans l'année. Si la lecture de livres numériques poursuit son développement, seulement 1% des Français sont lecteurs exclusifs de livres numériques. Ce mode de lecture reste un complément à la lecture de livres papier.

92% des 15-24 ans ont lu au moins un livre pendant cette période, ils ne sont pourtant que 12% à lire beaucoup, contre 30% des 65 ans et plus. Pour Vincent Monadé, l'enjeu est de « promouvoir la lecture auprès des jeunes pour enrayer la baisse de la lecture que l’on remarque dans l’étude. »

Une dynamique de lecture en baisse

Si 48% des lecteurs déclarent lire quotidiennement, 33% affirment lire de moins en moins de livres. Un chiffre alarmant qui atteint les 45% pour la tranche des 15-24 ans. Seuls 18% des Français déclarent lire de plus en plus. « C'est la première fois qu'une étude met en valeur la rupture de genre entre les adultes et les jeunes » souligne le président du CNL.

La raison de cette perte de terrain ? Le manque de temps et la concurrence des autres loisirs semblent être les premiers freins à la lecture : 72% des Français affirment ne pas disposer d'assez de temps et 66% préfèrent se consacrer à d'autres activités, comme la musique (87%), la télévision (84%) ou encore les sorties entre amis (82%). Malgré cette dynamique de lecture en baisse, 64% des Français souhaiteraient lire d'avantage de livres, y compris 1/3 des non-lecteurs, tous reconnaissant les nombreux bénéfices de la lecture.

Le contexte familial et l'importance de la transmission

On observe de fortes répercussions du milieu familial pendant l'enfance sur les habitudes de lecture. Pour un Français sur quatre, la lecture tenait une place très importante au sein de sa famille, 45% d'entre eux sont désormais de grands lecteurs (contre 28% de la population française). Au sein des 10% des Français déclarant qu'il n'y avait pas de livres dans leurs familles, 39% sont aujourd'hui non-lecteurs (contre 10% de la population française).

Qu’ils soient lecteurs ou non, huit Français sur dix offrent des livres, 68% à des enfants, 66% à des membres de leur famille. Les discussions avec les proches sont également un grand facteur d'incitation à la lecture. Les 15-24 ans seraient davantage incités à la lecture que leurs aînés par les réseaux sociaux (15%).

Les lieux d'achats du livre

En grande majorité, les achats de livres se font au sein de librairies généralistes ou spécialisées (75 %), mais aussi en grandes surfaces culturelles (73 %). 50% de ceux qui ne fréquentent pas les librairies l'expliquent par une absence de librairie à proximité de leur domicile, et 37 % des Français ne se rendent pas en librairie parce qu'ils pensent que le prix des livres y est plus élevé qu'ailleurs. Un chiffre qui démontre une méconnaissance de la loi sur le prix unique du livre.

Les conclusions du CNL

D'après CNL, les principales conclusions de cette étude :

• Les Français se disent lecteurs.
• Le contexte familial pendant l’enfance a de fortes répercussions sur les pratiques de lecture.
• Les Français reconnaissent lire moins qu’avant par manque de temps, notamment parce qu’ils pratiquent de nombreuses autres activités de loisirs.
• Ils souhaiteraient lire davantage et plébiscitent la lecture en lui reconnaissant de nombreux bénéfices : se faire plaisir, s’évader, se détendre et approfondir leurs connaissances sont leurs principales motivations de lecture.

Selon Vincent Monadé, « La France, pays de la littérature, est une nation de lecteurs. Elle doit le rester, et nous sommes tous concernés. » Dans cette optique, le CNL lancera aussi une campagne de communication sur le plaisir de lire, en fin d’année, afin de redonner toute sa place à la lecture. Pour le président du CNL, « il faut déclarer la lecture grande cause nationale ».

Découvrez l'intégralité de l'étude "Les français et la lecture", commandée par le CNL à Ipsos