Considérer le handicap ; focus sur le handicap visuel
En 2015, une personne aveugle ne dispose pas de moyens concrets pour lire une page de presse ancienne de manière autonome. La prise en compte de cette différence, précisément aujourd'hui 3 décembre 2015, journée internationale des personnes en situtation de handicap, donne la mesure de cette expérimentation.
Le groupe de travail qui s'est réuni le 10 novembre dernier à Lyon a choisi de travailler en priorité en direction des publics empêchés visuellement. Son objectif est d'ouvrir le patrimoine écrit et la presse ancienne à d'autres formes de lecture et de consultation, plus accessibles, telles que la lecture audio en voix humaine, en voix de synthèse ou le braille.
Des associations locales au service des déficients visuels seront impliquées pour le développement d'outils accessibles dans le cadre de cette expérimentation. Elles pourront par exemple être consultées pour des enregistrements sonores en voix humaine pour compléter les documents écrits mis en ligne mais aussi relayer ce projet et le faire mieux connaître.
Donner aux utilisateurs la possibilité de corriger les transcriptions textuelles effectuées informatiquement et/ou faire remonter les erreurs, a aussi été évoqué, en s'inspirant du modèle de crowdsourcing proposé par la Bibliothèque numérique australienne, Trove.
Travailler sur l'accessibilité de la presse ancienne
La presse ancienne est un élément clé pour appréhender l'histoire et la culture d'une région. Elle intéresse à la fois les chercheurs, les généalogistes mais aussi les milieux scolaires ou les curieux du patrimoine. Malheureusement elle reste encore difficile à rendre accessible. D'abord parce que les supports papiers sont compliqués à conserver et à préserver ; et sont donc de moins en moins mis à disposition du public. Les versions électroniques sont certes plus accessibles, mais les outils numériques associés ne sont, eux, pas suffisamment adaptés. Le groupe de travail souhaite, de fait, réfléchir à l'amélioration de la navigation pour tous, à la mise à disposition d'autres formats numériques, voire à la création de parcours dédiés autour de la presse ancienne et en direction de différents publics.
Expérimenter de nouveaux formats
Un des principaux chantiers de l'expérimentation porte sur le développement d'une structuration très précise du schéma numérique XML ALTO. Ce format est aujourd'hui utilisé, de manière plus ou moins évoluée, au sein de plusieurs portails numériques sur lesquels s'appuie l'Arald pour développer sa propre expérimentation : Le Kiosque Lorrain de la Bibliothèque-médiathèque de Nancy, eLuxemburgensia plateforme de la Bibliothèque nationale du Luxembourg, ou encore Trove développé par la National Library of Australia.
Le groupe de travail recommande à ce jour la segmentation à l'article d'une page de presse et l'obtention d'une reconnaissance de caractère (ocr) de haute qualité. Il envisage aussi de travailler sur la transformation du XML ALTO en DAISY pour permettre le développement de modes d'accès audio.
Et maintenant ?
Le groupe de travail se réunira encore deux fois les 11 décembre et 8 janvier prochains. En décembre l'ordre du jour portera spécifiquement sur les aspects techniques et numériques de l'expérimentation.
Les membres du groupe de travail :
Anne-Laurence Hostin (Archives départementales de l'Ardèche) ; Grégory Charbonnier et Cyril Longin (Archives municipales de Saint-Étienne) ; Guillaume Hatt et Dominique Barbet-Massin (Bibliothèque municipale de Grenoble) ; Taos-Hélène Hani (Médiathèque publique et universitaire de Valence) ; Anne Meyer (Bibliothèque municipale de Lyon) ; Jean-Philippe Moreux (Bibliothèque nationale de France) ; Luc Maumet (Association Valentin Haüy) ; Denis Reynaud et Pascale Ferrand (UMR LIRE) ; Benoît Encelle (laboratoire LIRIS) ; Delphine Guigues, Antoine Fauchié et Alizé Buisse (Arald)
Les membres du comité d'experts associés :
Vanessa Van Atten (Ministère de la Culture et de la Communication) ; Laurent Tissier (Formation et insertion des déficients visuels, FIDEV) ; Bruno Mayorgas (Médiathèque municipale de Vienne) ; Eric Nunes (Bibliothèque-Médiathèque de Nancy) ; Carlo Blum et Yves Maurer (Bibliothèque nationale du Luxembourg) ; Carole Duguy (Bibliothèque municipale de Lyon) ; Bruno Bachimont (Université de technologie de Compiègne/INA)
Les recommandations et le compte rendu détaillé de la première réunion du groupe de travail sont disponibles ci-dessous.
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