"Étudiants, tous artistes !", épisode 3 : La Dame de Saint-Paul

Le projet

Le projet de roman historique "La Dame de Saint-Paul", dont la publication est prévue en 2022 (éditions Cabédita), s’inscrit dans le cadre d’une saga littéraire dont deux tomes sont déjà parus. Il s’agit pour l’auteure, archéologue médiéviste et spécialiste de l’histoire médiévale du Chablais (Haute-Savoie), de valoriser ses recherches tout en les rendant accessibles au plus grand nombre. Le premier roman, intitulé Le Prieur de Meillerie, est paru en 2016 et narrait les aventures du prieur Guerric, dont le souvenir perdure grâce à certaines archives conservées à Turin. Le second roman, intitulé Le Lépreux de Lugrin et paru en 2019, proposait une suite tout en évoquant la condition des malades de la lèpre au Moyen Âge. Ce nouveau projet racontera l’histoire d’Isabelle de Bex, la dame de Saint-Paul. Tout en conservant le même cadre chronologique et géographique, il permettra d’évoquer en détail la vie d’une femme noble dans la Savoie médiévale. L’auteure tient à respecter autant que possible la réalité historique et archéologique et s’impose des recherches approfondies. Une première collaboration a ainsi été nouée avec un spécialiste du vêtement médiéval, Nathanaël Dos Reis, qui aide l’auteure à restituer les tenues de l’héroïne.

L'accompagnement

L'étudiante bénéficie de l'aide et des conseils de Christian Chavassieux, écrivain, durant 6 séances de travail, axées sur le perfectionnement de l’écriture. Un rendez-vous avec le chargé de mission Vie Littéraire est aussi prévu pour travailler à la maîtrise des bases de la diffusion et distribution en librairie.

Les étapes

Printemps 2020 : candidature et entretien.
Été 2020 : rencontre virtuelle entre Sidonie Bochaton et Christian Chavassieux.
Noël 2020 : début de l’écriture du roman La Dame de Saint-Paul.
Printemps 2021 : rencontre avec le chargé de mission Vie littéraire de l'agence
Été 2022 : publication du roman.

Les premiers retours

Mot de Sidonie Bochaton

Nous avons eu deux sessions de travail avec Christian Chavassieux. La première a eu lieu à l’automne 2020 : nous avons d’abord abordé mon projet, et il m’a proposé un point de vue différent qui m’a permis d’appréhender le roman sous un nouvel angle. Même si je n’ai finalement pas retenu cette proposition, ce premier échange a été enrichissant. Nous avons convenu que je lui enverrais les chapitres terminés afin qu’il les relise, les corrige et que nous discutions de la façon d’améliorer mon écriture. Nous nous sommes ensuite vus une seconde fois au printemps 2021. Là, nous avons repris le texte en entier (une soixantaine de pages) et abordé point par point ses remarques. Grâce à Christian, j’améliore mon style et repère mes tics d’écriture. Ses conseils, mais aussi son point de vue extérieur, m’imposent de sortir de mon cadre de travail habituel et de m’ouvrir à de nouvelles façons de faire.

Proposition d’habillement pour la jeune Isabelle de Bex vers 1180. Dessin de Nathanaël Dos Reis – Explorateur de l’histoire. Crédit : N. Dos Reis.

Mot de Christian Chavassieux

D’abord, j’ai trouvé remarquable qu’une jeune autrice, qui a déjà écrit et publié chez un véritable éditeur deux romans dignes de ce nom, soit assez humble pour mettre en question son travail et demander qu’un autre l’aide à ‘s’améliorer’. Ensuite, il y a les questionnements qu’une telle démarche implique : qu’est-ce qu’un roman historique et même qu’est-ce que la littérature ? Car Sidonie produit des récits historiques déjà bien charpentés, travaillés, corrects, avec des personnages forts, mais elle a pensé qu’il leur manquait une dimension littéraire. Alors quoi ? Nous commençons juste ce travail. Mon apport, où je tente de ne pas être trop directif ou invasif, et aussi compte tenu des quelques séances prévues, se limite à la chasse d’éventuels lieux communs et à une vigilance sur l’épaisseur des personnages, l’aspect sensible des environnements et l’économie des dialogues (faire en sorte qu’ils soient moins factuels et plus sensibles). Enfin, il s’agit de donner au texte une profondeur qui dépasse le seul récit. Nous ne sommes qu’au début du processus et, comme vous l’aurez remarqué dans les lignes ci-dessus, il ne sera pas question d’histoire ou de précision documentaire (tâche dont Sidonie s’acquitte parfaitement) car, qu’est-ce qu’un bon roman historique sinon, avant tout, un bon roman ?

Le château « de Blonay » : lieu de vie d’Isabelle de Bex et de sa famille (Haute-Savoie). Crédit : S. Bochaton.